Le sevrage tabagique, notre conseil

L’addiction à la nicotine est caractérisée par 3 formes de dépendance :

1) La dépendance physique : lorsque la nicotine est inhalée avec la fumée, elle agit sur ses récepteurs nicotiniques au niveau du cerveau et elle augmente ainsi la libération de la dopamine, à l’origine de la sensation de plaisir.
2) La dépendance psychologique : elle dépend de la réponse que chaque fumeur attend lorsqu’il fume sa cigarette (gestion d’une situation de stress, des émotions, stimulation intellectuelle).
3) La dépendance comportementale : elle est liée au geste en lui même, comme tenir une cigarette et la porter à la bouche.

Les substituts nicotiniques, c’est quoi ?

Il s’agit de médicaments à base de nicotine que l’on utilise pour soulager les symptômes liés au manque, quand on arrête de fumer.

Les principaux symptômes liés au manque sont fréquents : irritabilité, craving (envie irrésistible de fumer), augmentation de l’appétit, difficultés de concentration, humeur triste, anxiété, troubles du sommeil ou encore impression de profonde souffrance. Ces symptômes disparaissent au cours du premier mois.

Les études scientifiques ont montré que 80 % des personnes utilisant des substituts nicotiniques ont arrêté de fumer dans les 6 premiers mois !

Sous quelles formes existent-ils ?

Les substituts nicotiniques existent sous plusieurs formes :
– utilisation par voie transdermique (sous forme de patchs) : ils sont absorbés lentement par la peau, ce qui permet un apport constant de nicotine sur plusieurs heures.

– utilisation par voie orale (sous forme de gomme à mâcher, de comprimé, de pastille à sucer, de comprimé sublingual, d’inhalateur ou encore de spray buccal pour le sevrage) : à action rapide, ils peuvent être utilisés en cas de sensation de manque et d’envie irrésistible de fumer. Ils peuvent être pris seuls ou en association avec les patchs.

Quel dosage choisir ?

Il existe différents dosages, ce qui permet de moduler les doses en fonction des besoins. Afin de quantifier le niveau de dépendance, et d’adapter la prise en charge du sevrage tabagique, le test de Fagerström peut être utilisé. Il est composé de 6 questions permettant de calculer un score :

1) Le matin, combien de temps après vous être réveillé(e) fumez-vous votre première cigarette ?
– Dans les 5 premières minutes : 3 points
– Entre 6 et 30 minutes : 2 points
– Entre 31 et 60 minutes : 1 point
– Après 60 minutes : 0 point

2) Trouvez-vous difficile de ne pas fumer dans les endroits où c’est interdit ?
– Oui : 1 point
– Non : 0 point

3) Quelle cigarette trouvez-vous la plus indispensable ?
– La première : 1 point
– Une autre : 0 point

4) Combien de cigarettes fumez-vous par jour ?
– 10 ou moins : 0 point
– 11 à 20 : 1 point
– 21 à 30 : 2 points
– 31 ou plus : 3 points

5) Fumez-vous à un rythme plus soutenu le matin que l’après-midi ?
– Oui : 1 point
– Non : 0 point

6) Fumez-vous même si une maladie vous oblige à rester au lit ?
– Oui : 1 point
– Non : 0 point

Puis, calculez votre total de point.

Résultats : 

• 0 à 2 points : pas de dépendance
• 3 à 4 points : dépendance faible
• 5 à 6 points : dépendance moyenne
• 7 à 8 points : dépendance forte
• 9 à 10 points : dépendance très forte

Ce score permettra de choisir quel dosage de substitut nicotinique correspond le plus à votre dépendance à la cigarette. Cette dose en nicotine doit être suffisante et adaptée à chacun ! 

Pourquoi prendre de la nicotine comme substitut des cigarettes ? Vais-je être encore plus dépendant ?

Les substituts nicotiniques permettent un apport continu en nicotine ce qui diminue les « shoots » au niveau du cerveau, que l’on retrouve quand une cigarette est fumée. Ainsi, les récepteurs nicotiniques ne se multiplient plus et la sensation de besoin en nicotine diminue. 

Vais-je prendre du poids ?

La prise de poids n’est pas systématique lors de l’arrêt de la consommation de cigarettes. A noter qu’elle est très limitée lors de la prise des substituts nicotiniques.

Il y a t-il des risques de surdosage avec les substituts nicotiniques ?

Oui, mais ils sont rares et sans gravité. Ils peuvent se traduire par des nausées, des vomissements, des palpitations, des céphalées, une bouche pâteuse ou encore une insomnie. En cas de symptômes de surdosage, il faudra juste réajuster la posologie en diminuant les doses de substituts nicotiniques afin d’éviter de voir ce phénomène réapparaître.

Est-ce que la cigarette électronique peut être utilisée dans le sevrage tabagique ?

L’utilisation de cigarette électronique dans le sevrage tabagique n’est pas anodine, car même si elle comprend moins de nicotine que la cigarette traditionnelle, elle contient des produits toxiques. 

Ainsi, elle n’est pas recommandée pour arrêter de fumer. En effet, il n’est pas démontré qu’elle soit sans danger et qu’elle permette d’arrêter de fumer durablement.

De plus, la cigarette électronique conserve la gestuelle du fumeur et conserve donc sa dépendance comportementale !

Quelles méthodes pour m’aider à arrêter de fumer ?

Une application appelée « Tabac Info Service » est à télécharger sur le téléphone. Proposée par l’Assurance Maladie, elle propose des aides pour arrêter de fumer : coaching personnalisé en fonction des motivations et des habitudes de vie, vidéos de relaxations etc.

Exemples de gammes existantes dans vos pharmacies et sur notre pharmacie en ligne :

– Nicorette
– Nicotinell
– Nicopatchlib (anciennement Nicopatch)
– Nicoretteskin
– Niquitin
– Nicopass

A noter : pour les femmes enceintes et allaitantes, un substitut nicotinique ne doit pas être utilisé sans avis médical.

Sources :
HAS  : questions réponses sevrage tabagique
AMELI : prise en charge des substituts nicotiniques
VIDAL : recommandations sur le sevrage tabagique